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Instead you can read the original article in french below.
Comme vous l’avez peut-être appris via mes réseaux sociaux et l’article précédent écrit par Monsieur Krevette, cela fait deux semaines que je suis au repos pour cause de « tennis elbow » aka tendinite du coude. (Plutôt coriace !)
Etant donc coincée avec moi-même depuis ce laps de temps je me suis enfin décidée à écrire un peu au sujet de ma cyclothymie. Même si très honnêtement, je ne sais pas forcément quoi en dire. Par où commencer ? Comment vous donner une idée clair de quelque chose qui me laisse parfois dans le floue moi-même…
Mais je pense que pour bien démarrer le plus logique serait de vous définir ce qu’est la cyclothymie le mieux possible.
Comme vous le savez déjà, nous avons tous nos humeurs, elles varient d’un individu à l’autre et selon le contexte. Chaque cerveau gère les émotions à sa façon, c’est que l’on appelle un tempérament. On en a tous un. La cyclothymie est un tempérament particulier qui touche environ 6% de la population. Dans ce cas, la personne est très sensible aux émotions et se caractérise aussi par des humeurs intenses et changeantes.
Pour vous aider, voici deux petits graphiques* qui mettent en image de manière très simplifiée ce que je viens de vous écrire :
Mais la cyclothymie peut aussi devenir un trouble semblable à la bipolarité. Dans ce dernier cas de figure les humeurs atteignent parfois des extrêmes pathologiques qui peuvent devenir source de difficultés pour la personne. On parle alors de phases dépressives et d’hypomanie – sorte d’euphorie. Ces humeurs incontrôlables peuvent aussi s’accompagner d’autres troubles et failles psychologiques. Pour vous citer quelques-unes des miennes : phobie sociale (dont je vous parlait aussi ici), manque de confiance en soi, angoisses…
Voilà un dernier graphique* pour vous représenter visuellement un trouble cyclothymique :
Maintenant que vous avez les bases et que vous êtes presque des experts, je vais essayer de vous parler un peu plus de moi. Surtout que ce blog est en parti lié à ma cyclothymie.
Je voulais m’en créer un pour me donner un rythme de vie, m’imposer une cadence régulière, un projet (ambitieux) sur le long terme en espérant principalement palier à mes phases basses durant lesquelles je n’ai plus aucune motivation pour rien. Je n’ai jamais pensé que ça serait une solution miracle mais au moins un point de départ. Et depuis 2015, je m’y tiens. Plus ou moins bien mais j’essaie quand même.
Fin 2017 aura été particulièrement difficile, mes articles ont été de plus en plus espacés. (Peut-être l’aviez-vous remarqué ?) Mais ce n’est pas inhabituel pour moi. Tous les ans la période des fêtes est un véritable calvaire, et par extension l’hiver. Ce sont des mois qui me dépriment. Angoisses, mélancolie, dépression. C’est une date fixe dans mon calendrier bien que les cycles varient tout au long de l’année. Il n’empêche que ce mois de décembre aura été atroce ! J’ai touché le fond. Je n’avais pas connu de déprime si intense depuis plusieurs années ! J’ai pleuré quasiment tous les jours et suis restée apathique dans mon canapé à attendre que les jours passent et que ce soit le moment d’aller se coucher, pour simplement dormir. Perte d’appétit, fatigue constante…
Mais les phases cyclothymiques sont d’intensités variables. Heureusement. Toutes mes déprimes ne sont pas si intenses. J’arrive à prendre sur moi la plupart du temps et je me répète « ce n’est qu’une phase, ça va passer. » Même si sur le moment rien ne va plus, que je me déteste sur tous les points et que je ne vois plus l’utilité de ce que je fais, ce que je suis ou ce qui m’entoure.
D’où l’importance de ce projet blog encore une fois. Au-delà d’avoir l’occasion de partager quelque chose de différent à la blogosphère et des choses qui me passionne comme la mode alternative, c’est aussi pour moi une façon de garder un cap ! Me concentrer sur un projet, des objectifs. C’est difficile à faire parfois, comme ne serait-ce que dessiner par exemple. Mais je me pousse à le faire et tente de me donner des deadlines. (Que je ne respecte pas toujours, je l’avoue lol)
Finalement, et c’est valable pour n’importe qui je pense, il faut prendre chaque journée l’une après l’autre. Mais c’est peut-être d’autant plus vrai pour quelqu’un qui vit avec un trouble de l’humeur.
Cela étant dit, la cyclothymie a d’autres facettes. J’ai démarré par le verre à moitié vide mais il lui arrive de temps en temps de déborder.
C’est ce que j’appelle « mon super pouvoir » – même si Monsieur Krevette me dira encore que ce n’est pas véritablement une bonne chose – je parle bien sûr des phases d’hypomanie. Je ne les discerne pas toujours moi-même car de mon point de vue je me sens simplement revivre. J’ai de l’énergie à revendre, j’ai des tonnes d’idées et me lance dans plusieurs choses en même temps ! Je suis créative, de très bonne humeur et il paraît que je parle vite xD Enfin je reconnais que c’est comme une drogue ! Tout est plus agréable ; de la nourriture en passant par la musique ou le sexe. (Bien que pour ce dernier point ce soit en réalité « trop » pour ne rester qu’agréable) Je n’ai plus de sensation de fatigue non plus. Si on me laissait faire je veillerais une bonne partie de la nuit pour faire des tonnes de choses sans voir le temps passer. Ça bouillonne dans mon esprit, je me sens comme un super héros !
Je pense d’ailleurs pouvoir dire en toute objectivité que je dois parfois mes meilleures idées à ces phases hypomaniaques. Qu’une partie de la personne créative que je suis découle grandement de ma cyclothymie. Et le plus difficile c’est d’arriver à faire la part des choses. De situer la limite entre mon trouble de l’humeur et ce que je suis en tant que personne profondément. Chose que je n’arrive pas à faire pour être honnête avec vous.
Mais ce que je sais c’est que depuis ma tendre enfance j’ai toujours été quelqu’un de très sensible. Je suis hyper empathique (au point de ressentir physiquement le mal d’une autre personne), j’ai l’odorat affuté d’un animal, le palet d’un chef et j’ai toujours été hypersensible au toucher. Un peu comme si tous mes sens étaient en ébullition en permanence. Je ressens les choses à 2000%. En bon, ou en mauvais. Et c’est à la fois une bénédiction et une malédiction. Mais je n’ai pas le choix que de vivre avec.
Heureusement pour moi, Monieur Krevette fait tout pour que ma vie soit le plus simple possible. Il essaie parfois de faire plus qu’il ne devrait d’ailleurs. Je pense même qu’il est frustré par moment parce qu’il se sent impuissant face à ma cyclothymie.
Mais il faut savoir que l’environnement et l’hygiène de vie sont primordiaux quand on a un trouble de l’humeur. J’ai pût grandement m’en rendre compte en passant du foyer parental désastreux à ma vie de jeune femme mariée. Quand je vivais chez mes parents mes cycles étaient encore plus irréguliers, plus violents, plus instables. Ma famille me tirait vers le bas. La guerre que mes parents se faisaient et l’impression de devoir jouer les arbitres en permanence tout en veillant sur ma petite sœur me faisaient doucement couler. J’ai souvent perdu pied et je suis allée jusqu’à faire des choses regrettables et dangereuses.
Aujourd’hui tout ça est derrière moi. Monsieur m’a apporté une stabilité que je n’avais jamais eue dans ma vie. Cela n’empêche bien sûr pas ma cyclothymie d’exister mais elle vit dans un cocon. J’ai moins le sentiment d’être un danger pour moi-même bien qu’il faille toujours rester vigilant. (Les petits écarts comme m’arracher la peau des doigts ne sont jamais bien loin)
* * *
Enfin voilà en gros le tourbillon dans lequel je baigne. J’ai conscience que cet article est très superficiel et qu’il ne mène nulle part mais il se trouve que j’ai beaucoup de mal à parler de ma cyclothymie. Non pas parce que j’en ai honte, mais parce que comme je le disais plus haut je me sens moi-même souvent dans le floue vis-à-vis de ce trouble. Et je ne sais pas trop quoi en dire ou comment le dire.
Par exemple, il n’existe pas que ces deux phases « extrêmes » et opposées. Il y a des cocktails d’émotions, parfois combinées ! Mais ce serait bien trop long et fastidieux de tout vous détailler.
J’ai fait au mieux pour écrire un article simple et clair. Volontairement basique. C’est une sorte de premier pas vers vous, vers le monde. Parce que je me sens évidemment souvent en décalage avec les gens. Déjà par mes goûts très différents de la masse populaire mais aussi par ce trouble de l’humeur qui trouble mon rapport aux autres. Je suis profondément misanthrope mais je crois aussi que j’essaie de me protéger en me tenant à l’écart des autres. Parce que comme je vous l’expliquais plus haut, je suis très sensible. M’attacher est quelque chose de difficile que je préfère éviter. Parce qu’il m’ait arrivé que cela devienne un poison pour moi. Encore une fois, le danger semble être partout ^^ Mais je vous rassure, je ne vis pas en longeant les murs non plus.
J’imagine simplement qu’on a tous nos casseroles ; et la mienne s’appelle cyclothymie.
*Graphiques pris sur le site http://www.goupil-ou-face.fr/
PS : J’aimerai terminer cet article avec un montage fait par Monsieur Krevette pour illustrer ma cyclothymie. Son idée me fait sourire et il s’est donné à fond ^^ (A noter que le changement de couleur de cheveux compulsif n’est pas un symptôme mdr)
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